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Portrait : Alain Théodet
 

AVARANEWS N° 31 - JANVIER 2020


Alain Théodet : bientôt vingt ans au service de l’AVARAP

 

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Fin 2019, après trois mandats de trésorier au Conseil d’administration, Alain Théodet a passé le flambeau à Dominique Coustaux avec lequel il suit les comptes de l’AVARAP « depuis une bonne dizaine d’années ». Ce qui ne l’empêchera pas de continuer à venir semaine après semaine apporter de son temps et de son énergie bénévole au service des comptes de notre association. Portrait d’un homme de l’ombre qui a eu quelques réticences à accepter de se mettre en lumière pour Avaranews.

 

Parmi les nombreux bénévoles qui viennent régulièrement à l’AVARAP, peu connaissent Alain Théodet qui passe pourtant des heures chaque semaine dans le bureau qui jouxte note « cuisine », reportant inlassablement les recettes et dépenses de l’association sur des tableaux Excel. Un travail précis et indispensable qui ne rebute pas cet ingénieur qui, durant toute sa vie professionnelle, a érigé la rigueur comme vertu cardinale. « Je n’ai aucune compétence comptable, sourit-il. Mais rassurez-vous la situation financière est chaque année vérifiée, formalisée et validée par une vraie comptable, Paule Canvel, qui nous établit quasiment bénévolement le bilan et le compte d’exploitation de notre association. »

Il avait pris en charge cette fonction en 2006 à la demande du président d’alors, Claude Gilleron, à la suite de la démission de son prédécesseur. Mais il œuvre comme bénévole depuis 2002. « J’ai en particulier apporté mon aide à Claude Génin, se souvient-il. Claude assurait des présentations dans le cadre d’une convention passée entre l’AVARAP et la Maison de l’emploi du XIVe. J’assurais toute l’intendance. »

 

Travailler bénévolement dans une association tournée vers le monde professionnel

Alain rencontre l’AVARAP en 2000 et il intègre un groupe. « Je me suis retrouvé sur le marché de l’emploi à plus de  55 ans, confie-t-il. Alors que je travaillais comme directeur de production dans une PME spécialisée dans la spectrométrie, j’avais signé mon arrêt de mort en annonçant ne pas pouvoir produire une machine dans des délais qui avaient été réduits à la baisse et qui se trouvaient impossibles à tenir. Une conséquence du franc-parler qui est une de mes marques de fabrique ! Je me suis donc retrouvé aux Assedic à deux ans de la retraite – j’ai commencé à travailler très tôt – et c’est probablement un conseiller de l’ANPE qui m’a parlé de notre association. »

Alain est tout de suite séduit par les valeurs de l’AVARAP qui rencontrent les siennes forgées lorsqu’il était plus jeune par une pratique assidue du rugby au Racing club de Paris. « J’ai joué au rugby pendant vingt-cinq ans, raconte-t-il. Dans notre équipe, des gens venus d’horizons divers, de niveaux de vie, de culture et de religions différentes se retrouvaient autour de valeurs de partage, de dépassement de soi, de jeu collectif au service de tous. Ce sont ces valeurs que j’ai retrouvées dans mon groupe AVARAP. »

Il est coopté comme animateur et se fixe un challenge de taille : poursuivre le travail du groupe jusqu’à ce que tous ses membres sans exception aient retrouvé le travail de leurs rêves. Ce qui l’a conduit à être sur la brèche pendant un peu plus d’un an. Il se souvient avec émotion d’une des participantes qui souhaitait lancer une activité de rédaction à destination des gens qui veulent écrire leur biographie. « Nous lui avons suggéré, sourit-il, de s’entraîner en vraie grandeur en rédigeant une bio pour s’entraîner et valider le concept. Elle a finalisé sa première œuvre avec le soutien et l’aide du groupe. Ce qui lui a donné la confiance et l’énergie de se lancer. »

 

Une carrière complète dans les bureaux d’études et la production

De famille bretonne transplantée à Paris, Alain n’a pas eu de jeunesse dorée. Il a commencé à travailler très jeune car il était conscient que ses parents faisaient un effort financier très important pour permettre, à son frère et lui, de poursuivre des études. Bon élève, travailleur, il intègre le lycée technique d’Argenteuil où il obtient un brevet élémentaire industriel (le diplôme qui a précédé le BTS). Après deux années de préparation, il intègre une école d’ingénieur, l’ESIEA et il poursuit ses études tout en travaillant pour assurer une partie des frais d’inscription. « Une charge de travail très lourde, j’en ai passé des nuits blanches », se souvient-il.

C’est ainsi qu’il choisit d’effectuer son mémoire au CEA à Saclay, « car le stage était rémunéré ». Il en tirera une très bonne connaissance en automatismes et il obtiendra la mention très bien.

« J’ai effectué ensuite toute ma vie professionnelle entre les KW et les atomes, résume-t-il. Un parcours dans la variation de vitesse, comme votre commande de perceuse, dans l’induction, comme votre plaque de cuisson, le tout dans des PME qui évoluent souvent dans l’orbite de Thomson, certaines pouvant employer plusieurs centaines de salariés. Puis, je quitte la puissance pour les atomes et je travaille dans la radiodétection et la radioprotection nucléaire, pour une industrie de l’atome balbutiante. Enfin, j’intègre une structure qui œuvre dans la spectrométrie X, isotopique pour l’analyse des matériaux. »

D’une entreprise à l’autre, ses responsabilités s’élargissent. Il avoue avoir toujours travaillé « avec enthousiasme et passion » pour « les techniques et les technologies, pour la pratique qui m’a offert de confronter les équations avec les réalisations, le management d’équipes d’hommes et de femmes, pour les challenges qu’il m’a été donné de relever : conduire des affaires jusqu’à leur fin, emmener les équipes à réaliser des projets dans des délais et des coûts. »

Parallèlement, une hernie inguinale lui interdit de continuer à pratiquer le rugby. Il se lance alors dans la course à pied, courant des marathons, des 100 km, des 24 heures, avec toute l’énergie et la fougue qui le caractérisent. Cette période connaîtra un point d’orgue : sa participation à la « Diagonale des fous » qui porte bien son nom puisqu’il s’agit d’effectuer la traversée de l’île de la Réunion par l’intérieur des terres, une compétition qui durera pour lui et ses deux copains près de 42 heures…

A la fin de sa carrière professionnelle, Alain se passionne pour les techniques de TQM (Total Quality Management) une autre façon de tendre vers la qualité totale « non en mettant en place des procédures comme pour les normes Iso 9000 mais en faisant réfléchir les acteurs qui proposent des solutions destinés à devenir meilleurs en qualité et en prix ». C’est cette dernière activité qu’il tentera de mettre en œuvre après son limogeage et son parcours AVARAP, « une gageure  quand on a passé l’âge de 55 ans et que l’on s’adresse à de grandes entreprises ».

Qu’à cela ne tienne, il abandonne sans regrets sa vie professionnelle avec des convictions fortes pour la suite. « Je suis parti sur une option retraite active, raconte-t-il. Avec deux axes : le travail bénévole dans une organisation tournée vers le monde professionnel ; et des échappées sur les chemins à pied ou en VTT avec une bande de complices dès que le sac à dos nous démange… »

Active, sa retraite l’est on ne peut plus. Qu’on en juge. Ce père de deux enfants s’occupe de ses trois petits-enfants. Il s’échappe tous les mardis « qu’il pleuve ou qu’il vente » pour des balades « d’une quinzaine de kilomètres dans les environs de mon domicile en proche banlieue parisienne », qu’il complète par des sorties avec son épouse. Et il est présent de façon quasi hebdomadaire dans les locaux de l’association. Une troisième vie bien remplie en quelque sorte !

 

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