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Portrait :  Irène Kerner
 

AVARANEWS N° 38 - NOVEMBRE 2020


Portrait

Irène Kerner : « Mon moteur dans la vie est d’aider les autres »

 

TXT 1 Irene Kerner

 

Marraine, animatrice des cafés réseaux et d’un atelier sur la préparation aux entretiens de recrutement, cheville ouvrière des groupes Coup de pouce, membre du Conseil d’administration de l’AVARAP dont elle a été vice-présidente, Irène Kerner a, dans notre association, un engagement multiforme. Depuis le début de sa vie professionnelle, cette excellente cuisinière – elle organise chez elle des dîners de l’AVARAP qui restent dans les mémoires de tous ses invités – suit une ligne qui n’a pas varié : elle veut aider les autres.

 

« J’ai toujours aimé cuisiner et j’adore recevoir », déclare d’emblée cette épicurienne quand on lui demande pourquoi tous ceux qui ont eu le privilège de participer chez elle aux repas AVARAP sont aussi dithyrambiques sur la qualité de sa table et de son accueil. Depuis quelque temps en effet, en sus de toutes les activités qu’elle mène au sein de notre association, Irène Kerner répond présent quand le président lui demande de préparer des dîners. Le dernier en date –  c’était un peu avant le confinement de mars dernier – a regroupé dans son grand appartement près d’une vingtaine de convives tous parrains et marraines que l’association voulait réunir.

« Je suis très éclectique en cuisine, j’adore inventer et créer, continue-t-elle. Je n’aime rien de plus que de partir d’une recette et lui donner ma touche personnelle. Il m’arrive même de me souvenir du goût d’un plat que j’ai particulièrement aimé et de chercher à le recréer chez moi. »

Ce ne sont sûrement pas ses petits-enfants qui s’en plaindront. Irène est en effet une grand-mère heureuse et ses trois premiers petits-enfants vont bientôt être rejoints par un quatrième. « Un tir groupé car l’aîné aura trois ans et demi lorsque le dernier naîtra en février », s’amuse-t-elle.

 

Du droit à la défense des consommateurs

Irène rencontre l’AVARAP en 2003 en s’inscrivant à une RIM puis en intégrant un groupe. Elle ambitionne de devenir médiatrice en entreprise, une fonction qui vient s’inscrire dans une carrière professionnelle tournée depuis l’origine vers les autres.

Cette Parisienne – elle est née et a toujours vécu à Paris et elle confie que la récente période qui l’a tenue éloignée de la Capitale pendant un peu plus de quatre mois est la plus longue qu’elle ait passée hors de Paris… – a en effet décidé d’interrompre des études de droit pour… créer une association de défense des consommateurs. Ce sera l’Union nationale des jeunes consommateurs qui aura trois missions premières : former, informer et défendre. Anne Gaillard, dont les gens de la génération d’Irène (elle a aujourd’hui 64 ans) se souviennent sûrement, officie alors sur France Inter où elle malmène à longueur de chronique les industriels qu’elle rend responsables de tous les maux. D’orientation plus libérale – elle est membre des Jeunes Giscardiens –, Irène situe son action sur un autre terrain que les structures fondées par des syndicats ou des associations familiales. Et ça marche : son Union compte vite plus de 33 000 adhérents.

 

Elue municipale dans le 1er arrondissement de Paris

En 1983, Irène, installée dans le 1er arrondissement de Paris, y est élue dans l’équipe municipale. Sans surprise pour qui sait son appétence pour aider les autres, elle est en charge du bureau d’aide sociale et, un clin d’œil à son côté épicurien, elle pilote le comité des fêtes. Maman de deux enfants qui naissent en 1986 et 1988 et son mari siégeant au conseil de Paris, elle décide de ne pas briguer un deuxième mandat et de privilégier sa carrière professionnelle.

Elle intègre alors l’Union laitière normande (ULN) où elle crée le service consommateurs. En 2003, elle entend parler de l’AVARAP et elle entre dans un groupe. « J’intègre le groupe pour affiner mon projet professionnel, se souvient-elle. Mes cibles sont en ligne avec mon parcours : secrétaire générale d’une association, responsable RSE et médiatrice en entreprise. Je suis fascinée par la richesse de l’intelligence collective et par la façon dont le parrain, Bernard André, qui sera plus tard président de notre association, installe un climat de solidarité et de bienveillance dans le groupe. »

 

Une méthode appliquée avec succès

Alors qu’Irène fait du conseil en entreprises, elle prépare trois projets professionnels sur ses trois cibles. Elle est vite recrutée au poste de déléguée générale auprès du médiateur de la téléphonie, une façon de marier deux de ses cibles : secrétariat général et médiation.

Cette mission étant trop tôt interrompue, elle postule comme déléguée générale de la fondation Prospective et Innovation présidée par Jean-Pierre Raffarin dans laquelle elle va travailler pendant dix ans. « C’était une très belle carte de visite, se réjouit-elle, et mes responsabilités étaient très importantes. J’ai en particulier accompagné une quinzaine de groupes dans des voyages en Chine, des groupes de parlementaires, de chefs d’entreprise, de jeunes… Ces séjours d’une semaine m’ont conduite à Pékin, bien sûr, mais également à Shanghai et dans quantité de villes de province. Une expérience fabuleuse. »

 

L’aventure « Coup de pouce »

Parallèlement, elle souhaite s’engager comme bénévole dans l’association et elle se forme comme marraine en 2007. Elle prend très vite un premier groupe qui se choisit comme nom « Les treize ors d’Irène ». Deux autres groupes suivent puis un quatrième dans lequel elle est appelée à remplacer une marraine défaillante.

Elle participe depuis trois ans à l’aventure « Coup de pouce ». « Je voyais bien, raconte-t-elle, que dans chaque groupe des personnes peinaient à finaliser leur projet. Par ailleurs, des Avarapiens pouvaient avoir été recrutés puis se retrouver sur le carreau un an ou dix-huit mois après avoir été embauchés. Nous avons travaillé sur un format qui pourrait les remettre dans une dynamique de groupe et leur redonner l’énergie de rebondir. »

Avec Bertrand de Limé, Yves Prigent et Claude Génin, Irène affine le projet. Ils proposent de constituer des groupes de huit personnes qui ont en commun d’avoir suivi un parcours AVARAP il y a plus de six mois et d’avoir besoin de l’énergie d’un groupe pour finaliser leur projet. Ces groupes se réunissent une fois par semaine pendant cinq semaines pour une séance de trois heures en plénière puis en ateliers. Deux sessions sont organisées chaque année. La prochaine débute vers la mi-novembre.

 

Elargir son réseau dans un café-réseau

Depuis cinq ans, Irène est aussi, avec Patrick de Saint-Sernin, une des animatrices des cafés-réseau. Ces rencontres – interrompues malheureusement depuis que les normes sanitaires ont été édictées en mars dernier – proposent aux membres des groupes qui ont finalisé leur cible et aux membres de l’AVARAP qui le souhaitent de croiser leurs réseaux. Une vingtaine de personnes se retrouvent dans un café du VIIe arrondissement, se présentent en 1 minute et, façon speed dating, se retrouvent autour d’une table par groupes de cinq pour approfondir leur relation. A la fin de la séance, chacun doit avoir rencontré tout le monde.

En parallèle, Irène anime depuis 2006 un atelier de préparation aux entretiens de recrutement.  Entre huit et douze fois par an, elle reçoit chez elle 6 à 12 personnes pour des séances de quatre heures durant lesquelles, après un apport théorique, les participants travaillent en petits groupes sur une annonce qu’ils ont apportée ou sur la meilleure façon de réussir un entretien réseau.

Si le confinement a provisoirement mis fin à ces ateliers, Irène envisage de tester la formule à distance.

Les outils numériques qui ont été mis au point à marche forcée à l’occasion du confinement pour la conduite des groupes vont peut-être lui donner l’opportunité de reprendre du service comme marraine. En effet, la présence d’une partie de ses petits-enfants à Londres la conduit à y faire des déplacements réguliers. Une formule d’animation dans laquelle elle pourrait inclure 3 ou 4 séances en distanciel lui permettrait de conjuguer sa soif d’être utile et son rôle de grand-mère…

 

 

 

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