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Portrait : Noëlle Prétot
 

AVARANEWS N° 45 - JUIN 2021


Noëlle Prétot : plus de dix ans d’engagement à l’AVARAP

Noelle Pretot1

 

La Covid n’y pourra rien changer : le groupe « Yes we can », qui s’est achevé il y a onze ans fêtera dignement son dixième anniversaire avec un an de retard. Noëlle Prétot, qui en a été la marraine, continue à entretenir des relations avec des membres de ce groupe qui a emprunté son nom au slogan de campagne de Barack Obama, bien décidé, tout comme lui, à ne pas s’en laisser compter et à mettre en avant toutes ses potentialités. « Je continue à garder des contacts avec des membres des six groupes que j’ai animés, confie-t-elle. Certains sont même devenus des amis. » Aujourd’hui, Noëlle est engagée sur plusieurs fronts dans la gestion quotidienne de notre association. Mais il lui arrive de succomber aux sirènes qui ont tenté de circonvenir Ulysse. Elle sacrifie alors à sa passion pour l’archéologie du Bassin méditerranéen. A l’heure où vous lisez ces lignes, elle est en voyage dans le Péloponnèse.

 

Pour Noëlle, s’engager dans une association et mettre son expertise au service d’une cause est allé de soi dès que sa trépidante vie professionnelle lui en a laissé le loisir. Il faut dire qu’elle a travaillé à l’Association pour l’Emploi des Cadres (Apec) où elle a pu constater l’énorme travail effectué par des associations – dont l’AVARAP fait bien entendu partie – dans l’aide au retour à l’emploi.

Elle s’engage d’abord à Force femmes. « J’ai toujours été très concernée par les difficultés spécifiques rencontrées par les femmes dans la gestion de leur carrière professionnelle et dans la prise de responsabilités, s’émeut-elle. Il m’a donc semblé tout naturel de contribuer à une association  qui aide spécifiquement les femmes. »

Elle y apporte son expertise dans des ateliers sur le CV et la lettre de motivation, mais elle ne « se sent pas de se lancer dans le coaching personnalisé ». En revanche, elle a pu constater la force du collectif dans la recherche d’un nouvel avenir professionnel en participant à deux groupes AVARAP – « Je compte parmi les rares participants à avoir suivi deux parcours », sourit-elle.

Deux engagements qui ont coïncidé avec deux ruptures dans la vie professionnelle de Noëlle, par ailleurs riche, fascinante et foisonnante.

 

Un début de scolarité en fanfare

Benjamine d’une famille de cinq enfants –  « J’étais très gâtée » –, Noëlle a connu une scolarité sans accroc. Née à Orsay, elle a, grâce à la présence quotidienne de sa mère, couturière à domicile, « su lire, écrire et compter, avant de rentrer à l’école ». Résultat, elle commence par sauter une classe et elle conserve cette avance pendant tout son parcours scolaire. Elle entre au lycée d’Orsay qui ouvre un an avant son entrée en sixième où, rigoureuse et appliquée, très bonne en maths, elle obtient son bac avec mention. 

Attirée par les études scientifiques et les cursus d’écoles d’ingénieur, elle se rend compte –  on est à la fin des années 1960 – que les femmes n’ont pas de place dans nombre de formations d’excellence.

Elle se lance un défi : entrer à HEC, qui vient de s’installer à Jouy-en-Josas. Elle apprend malheureusement que ce campus est réservé aux garçons. Qu’à cela ne tienne, après un an de prépa, elle passe le concours d’entrée à HEC Jeunes Filles.

Passionnée par les études, elle aurait bien complété cette formation par un autre cursus. Le décès de son père précipite son entrée dans le monde du travail.

« J’ai trouvé mon premier job grâce au réseau, sourit-elle. C’est une anecdote que je raconte à tous ceux qui ont des doutes sur la pertinence de cette approche. Diplômée d’HEC,  j’ai l’occasion, lors d’une soirée, d’échanger avec le patron d’un de mes amis qui travaille à la compagnie des Wagons-lits. Une conversation informelle autour d’un verre. Nous parlons de mon cursus scolaire, de mon avenir professionnel et de mes motivations. Quelques jours plus tard, je suis convoquée à un entretien et il me propose un poste de chargée d’études à la direction commerciale. »

 

Un parcours professionnel dans le tourisme

Noëlle reste six ans dans cette société prestigieuse et elle accumule une telle expérience dans le tourisme qu’elle se tourne ensuite naturellement vers ce secteur alors en pleine explosion et en mutation, en particulier avec l’arrivée de l’informatique dans la gestion des réservations, un domaine qui la passionne.

Elle complète sa formation par une licence de sciences économiques et elle enchaîne les postes de direction marketing, chez Havas Voyages, Pierre et Vacances, Scac Voyages, avec en ligne de mire un poste de direction générale. Dans ce milieu du tourisme, où les professionnels se rencontrent lors de salons, voyages d’études, inaugurations, il ne lui est pas trop difficile de changer de poste : le réseau toujours…

En 1991, Noëlle intègre la direction générale de VVF où elle est chargée de la direction commerciale.  Elle y rencontrera des professionnels passionnants qui l’aideront à gérer son équipe de 90 personnes. Mais elle refuse le poste de direction générale adjointe six ans plus tard car elle ne parvient pas à s’entendre avec le président, l’ex-syndicaliste Edmond Maire. Elle quitte alors l’entreprise.

Elle se rapproche du département carrières d’HEC et intègre un groupe AVARAP et en sort avec un projet professionnel axé sur la direction de centres d’appel, une activité qui lui était familière dans ses postes précédents où elle gérait des centrales de réservation. Elle intègre un groupe suédois dans lequel elle connaît une grande réussite, ouvrant plusieurs centres et dirigeant plus de 400 personnes. 

Lors d’une autre rupture professionnelle intervenue cinq ans plus tard, elle choisit de suivre un deuxième groupe, plus pour retrouver l’ambiance chaleureuse du collectif que pour bénéficier d’une méthode pour rebondir.

 

Six groupes comme marraine

Suivent plusieurs expériences dans le secteur des centres d’appel et la gestion d’équipes. Son  recrutement à l’Apec lui laisse suffisamment de temps pour d’une part assister à des conférences en archéologie (« entre midi et deux heures », sourit-elle) et, d’autre part, en 2006-2007, suivre une formation de parrains/marraines AVARAP, confortée par la bienveillance de Jacqueline Caroff (HEC JF elle aussi). C’était une personne dynamique et enthousiaste que l’on avait envie de suivre. Elle va ensuite enchaîner six groupes, un par an, comme marraine.

« Mon activité professionnelle m’a toujours conduite à privilégier le travail d’équipe, l’écoute et la motivation, qui sont les moteurs de l’engagement, reconnaît-elle : des valeurs que j’ai retrouvées dans la conduite des groupes AVARAP. J’y ai pris beaucoup de plaisir et rencontré des personnes formidables dont certaines comptent aujourd’hui parmi mes amis. »

Elle poursuit son engagement dans l’association. Elle intègre vite l’équipe Accueil, chargée de vérifier les motivations des candidats avant la RIM, devient consultante PerformanSe, – une activité qu’elle a mise en sommeil depuis la crise du Covid, Noëlle ne souhaitant pas faire de restitutions à distance –, participe au Comex et prend en charge la gestion des salles. Dans cette mission indispensable à notre fonctionnement, elle met en œuvre ses talents de commerciale et son goût des contacts. Il lui faut en effet trouver des lieux d’accueil pour la trentaine de groupes que l’on organise sur Paris chaque année, en négocier les tarifs, en assurer le suivi et entretenir les contacts avec les gestionnaires de ces lieux.

Par ailleurs, elle propose dans le cadre des ateliers intergroupes, un atelier sur le CV qui rencontrait un grand succès avant que le Covid ne l’interrompe. Noëlle espère relancer cette activité à la rentrée de septembre.

En parallèle de tout ce travail effectué dans le cadre de l’AVARAP, Noëlle prend le temps de voyager – elle adore la montagne et la Charente saintongeaise, redécouvre la Bretagne – et elle a bouclé son cursus universitaire en archéologie (« Je l’ai fait à mon rythme », s’amuse-t-elle) en présentant son mémoire de Master 2 qui porte sur les cultes dans la ville de Priène en Asie Mineure. Faute de pouvoir retourner en Turquie, elle a décidé de visiter certains sites du Péloponnèse, des lieux où elle n’a pas mis les pieds depuis trente ans…

 

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