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Les entreprises face à une pénurie inédite de cadres
 

AVARANEWS N° 51- MARS 2022


Les entreprises face à une pénurie inédite de cadres

 

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Les entreprises qui veulent recruter un cadre en 2022 doivent s’attendre à de sérieuses difficultés. Le baromètre des intentions de recrutement pour le premier trimestre, dévoilé le 24 janvier 2022 par l’Apec, a le mérite de dissiper les incertitudes. Après 230 000 recrutements en 2020, l’année 2021 devrait s’achever sur 250 000 recrutements.

 

Deux indicateurs doivent cependant alerter les entreprises. D’abord la dynamique de fin d’année. Durant le dernier trimestre 2021, le nombre de publications d’offres d’emploi sur le site de l’Apec, qui capte 45 % de l’ensemble du marché, a connu une progression supérieure de 25 % à celle observée fin 2019, année record en matière de recrutement. Le nombre total d’offres constitue un second indicateur fort. En 2019, 526 400 offres avaient été publiées sur le site de l’Apec. En 2021, malgré la crise sanitaire, 522 000 offres ont été publiées. « Le marché a retrouvé son niveau d’avant-crise, constate Gilles Gateau, le directeur général de l’Apec. C’est le résultat d’un effet de rattrapage. Les projets d’embauches qui avaient été mis entre parenthèses se sont concrétisés durant le second semestre de l’année écoulée. »

En 2022, la tendance devrait s’accentuer car la confiance des entreprises est au plus haut. Plus de huit sur dix se déclarent confiantes sur les perspectives de leur carnet de commandes sur les trois prochains mois, un taux qui atteint 91 % parmi les ETI. L’Apec relève que les intentions de recrutement progressent fortement parmi les grandes entreprises, dont 67 % se disent prêtes à passer à l’action, soit une progression de 17 points par rapport à 2021. La progression est également notable parmi les PME, dont 19 % se disent prêtes à recruter. Un taux important puisque 60 % des embauches de cadres sont réalisées par les PME et les TPE.

Devant tous ces éléments, Gilles Gateau sonne l’alarme : « Nous ne sommes plus en présence de tensions de recrutement mais bien face à des difficultés de recrutement. » Les données recueillies auprès des entreprises sont sans équivoque : alors que 50 % déclaraient avoir des difficultés à recruter en septembre 2020, elles sont désormais 78 %, soit une progression de 28 points. Quelles raisons avancent-elles pour expliquer cette extrême difficulté ? D’abord le manque de profils (87 %), puis le décalage entre le profil demandé et les candidatures (51 %). En troisième position arrive la concurrence avec les autres recruteurs (44 %), puis les prétentions salariales des postulants (32 %), enfin le manque d’attractivité de l’entreprise (24 %) ou du territoire où elle développe son activité (19 %).

De ces éléments, l’Apec conclut que nombre d’entreprises surestiment leur niveau d’attractivité. Une nouvelle donnée, recueillie pour la première fois auprès des entreprises, complète le tableau. Un quart des entreprises déclare avoir dû renoncer à un recrutement en 2021 faute d’avoir trouvé le candidat adéquat. « Ce chiffre dévoile un sujet majeur », souligne Gilles Gateau.

L’étude de l’Apec détaille aussi les critères sur lesquels les entreprises ont accepté des concessions afin de réussir les recrutements dont elles avaient besoin en 2021. Près de la moitié d’entre elles (44 %) ont déclaré avoir transigé sur les compétences techniques, quatre sur dix sur les années d’expérience requises, près d’un tiers (29 %) sur le niveau d’expérience managériale attendu, et presque autant (28 %) ont accepté de recruter un candidat ayant plus d’années d’expérience que celui initialement souhaité. Enfin, un quart des entreprises (24 %) ont finalement recruté un candidat ne présentant pas le type ou le niveau de diplôme figurant dans la demande initiale. Rappelant que le taux de chômage moyen des cadres devrait se situer entre 3,5 % et 4 %, Gilles Gateau a cependant précisé que cette apparence de plein-emploi masquait de très fortes disparités, en particulier la situation de nombreux cadres seniors inscrits à Pôle Emploi depuis un an, voire deux ans.

Gilmar Sequeira Martins

Source : infoRH

Publié le 24 janvier 2022

 

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