Avarap75 - portraits Portrait : Philippe Cunha

Portrait : Agathe Gajac
 

AVARANEWS N° 59 - MARS 2023


Agathe Gajac : « Avec le groupe AVARAP, j’ai découvert le pouvoir de l’intelligence collective »

 

Photo TXT 1 Agathe Gajac

 

 

C’est lors d’un apéro-réseau organisé par l’Apec qu’Agathe Gajac entend parler de l’AVARAP pour la première fois. Elle vient de vivre une quinzaine d’années intenses professionnellement et personnellement. Elle s’autorise alors une pause pour entrer dans un parcours AVARAP, ce qui, de fil en aiguille, la conduit à continuer sur son cœur de métier mais avec un supplément d’âme. Une façon pour elle de boucler avec son premier poste.

 

« J’ai décroché mon premier emploi en mai 2001, quelques mois avant l’attentat contre le Word Trade Center, se souvient Agathe. Ma formation d’ingénieur en informatique et gestion m’a naturellement conduite à entrer comme consultante dans une ESN et m’a permis d’échapper au tsunami économique qui a suivi la chute des tours jumelles. » Pour cette jeune diplômée, le challenge est de taille. « Nous faisions du conseil auprès de grands comptes, raconte-t-elle. Nos clients étaient des entreprises comme France Telecom (devenue Orange) ou Sanofi parmi les plus connues. » Un vrai baptême du feu.

Agathe enchaîne des missions de six mois à un an dans ce cabinet pendant plus de quatre ans avant de rejoindre Price-Minister, au moment où l’entreprise passe du statut de start-up à celui de PME du digital. Tout est à faire dans cette société précurseur de ce qu’on appellera par la suite le e-commerce. Elle monte une équipe qui bâtit le système d’information de l’entreprise. Une aubaine pour Agathe qui se définit comme réfractaire à la routine et pour laquelle les challenges à relever sont une source importante de motivation.

 

Une logique du service client

Elle reste six ans dans cette ambiance survoltée avant que les Japonais rachètent son entreprise el la recentrent sur le BtoB.

Poursuivant dans la logique du service client, elle intègre alors une agence de marketing digital. En binôme avec un commercial, elle gère des campagnes omnicanales pour des clients prestigieux – Bouygues Telecom ou Audika par exemple – comme pour des clients plus modestes. La météo se gâte alors qu’Agathe revient du congé maternité qui a suivi la naissance de son deuxième enfant. « Je me suis retrouvée, se souvient-elle, dans une entreprise qui avait changé. Mon N+1 était parti et je comptais bien sur sa remplaçante, une de mes collègues avec laquelle je m’entendais très bien avant sa promotion, pour accepter que ma priorité numéro un soit ma famille. J’ai dû déchanter quand j’ai compris que mon poste avait déjà été attribué à quelqu’un d’autre… »

 

Une perte de confiance en soi

Sans surprise après un tel maelstrom, Agathe connaît une perte de confiance en soi. « Je décrochais des entretiens mais je n’étais pas retenue pour le poste, constate-t-elle. Il m’a semblé nécessaire de retrouver une légitimité et de me redonner les moyens de performer de nouveau. Et je n’étais pas contre le fait de faire une pause. »

Elle rejoint alors un groupe AVARAP. Séduite par la présentation qui en est faite lors de la réunion d’information, par la méthode et par l’aspect systémique de notre offre, elle prend conscience qu’elle ne pourra pas mener de front sa vie familiale et son parcours Avarap. « J’en ai parlé avec ma famille. Ils ont été formidables, se réjouit-elle. Nous avons collectivement décidé de modifier notre organisation pour me permettre de me libérer du temps pour la réunion hebdomadaire et pour les ateliers ! »

 

Recrutée avant la fin du parcours du groupe

Elle est fascinée par la force du groupe « acteur d’un changement efficace et en douceur » et par le « pouvoir de l’intelligence collective ». Elle découvre la pertinence des réalisations probantes qui sont l’une des pierres angulaires de la méthode car elles « remettent en mémoire ce que l’on sait faire et elles structurent son récit, les fameuses compétences prouvées par des réalisations ». Elle apprécie le retour bienveillant des membres du groupe sur chacun des participants « plus efficace qu’une psychanalyse, car, souvent, la même chose va être dite de façon différente par une dizaine de personnes ».

Elle retrouve la confiance en soi perdue et l’envie d’entreprendre qui sont pour elle les principaux moteurs d’un retour à l’emploi réussi. Elle est choisie comme animatrice et elle retrouve un poste avant la fin du parcours de son groupe.

Elle est recrutée par un grand groupe européen d’édition d’information législative et réglementaire avec un fort département formation. Tout est à faire pour faire migrer ce groupe du papier vers le digital. Elle constitue une équipe pluridisciplinaire de 15 personnes chargée de mettre en œuvre de multiples projets de transformation technologique et méthodologique. Ce travail d’accompagnement au changement lui permet de capitaliser sur son agilité intellectuelle et sur son goût de la nouveauté. Jusqu’à ce que son travail finisse par subir une perte de substance à laquelle le Covid n’est pas étranger et qu’elle décide de mette un terme à cette séquence enthousiasmante de sa carrière professionnelle.

 

Informatique et environnement

Aujourd’hui âgée de 45 ans, Agathe s’est donné un nouveau challenge : créer son activité. Son objectif : accompagner le secteur de la data – et plus généralement celui des services informatiques – dans la prise de conscience de son impact sur l’environnement. Séduite par la démarche méthodologique et la rigueur scientifique du think tank de Jean-Marc Jancovici, elle veut proposer aux entreprises informatiques de mesurer leur bilan carbone et de mettre en place les moyens de le minimiser. Son activité se décline autour de trois volets :

- Faire comprendre à partir de sources d’information fiables (par des ateliers de sensibilisation ou des conférences) ;

- Evaluer, dans le contexte de l’entreprise, son impact environnemental du numérique par des diagnostics de maturité, bilans carbone ou analyse du cycle de vie ;

- Proposer et piloter des plans d’action pragmatiques et actionnables : éco conception, politiques d’achats, réemploi et frecyclage.

Elle a choisi d’intégrer une CAE (Coopérative d’activité et d’emploi) dans laquelle elle trouve une belle dynamique collective et des opportunités de s’associer avec d’autres coopérateurs pour monter des offres communes.

En parallèle, cette littéraire contrariée – elle voulait s’inscrire à hypokhâgne et non pas en maths sup ! – a choisi de suivre une initiation au journalisme pour « s’ouvrir les portes d’une grande variété de styles ». Elle projette de rédiger des articles d’expertise et de s’essayer à la rédaction de portraits. Nul doute que celle qui « aime prendre le temps d’observer et de bien comprendre les contextes »  saura y mettre la même belle énergie qui l’a conduite à se lancer dans l’aventure de l’entrepreneuriat !

 

 

 

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