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Tendances : Comment vont évoluer les métiers entre 2022 et 2030
 

AVARANEWS N° 53 - MAI 2022


Comment vont évoluer les métiers entre 2022 et 2030

 

Photo TXT 2 MeÌtiers

 

Agents d’entretien, enseignants, aides à domicile, conducteurs de véhicules, aides-soignants, ingénieurs en informatique… Quels sont les métiers qui recruteront d’ici à 2030 ? Risque t-on une pénurie de main-d’œuvre dans certains secteurs ? Les études sont concordantes : le développement rapide des techniques de pointe va impacter fortement les types d’emplois dans tous les domaines d’activité. Les jeunes cadres en début de carrière et les cadres en transition de carrière devront se documenter et ajuster leurs techniques d’orientation et de recherche.

 

D’ici à 2030, les créations d’emplois sont globalement plus favorables aux diplômés de l’enseignement supérieur qui représenteraient près d’un emploi sur deux en 2030. Soit 47 % du total contre 43 % aujourd’hui. Entre 2022 et 2030, 1,6 million d’emplois exercés par des diplômés du supérieur seraient créés, alors que les emplois occupés par les moins diplômés (ceux qui n’ont pas dépassé le baccalauréat), diminueraient de près de 800 000. Cette évolution n’est pas nouvelle. Elle traduit à la fois l’augmentation du niveau général d’éducation de la population active et une évolution économique et technologique favorable aux tâches complexes.

D’une part, la structuration des processus de production, leur automatisation croissante, ou leur délocalisation ont déplacé la valeur ajouté des biens et services des fonctions de fabrication vers celles de conception et de mise en valeur au service des clients. D’autre part, le progrès technologique exige un recours accru aux tâches cognitives et non routinières, qui requièrent un haut niveau de formation. Le développement du numérique accentue encore cette tendance. Ainsi le nombre d’emplois des moins diplômés devrait diminuer de 700 000 entre 2022 et 2030. Toutefois, certains secteurs devraient continuer à recruter majoritairement des personnes n’ayant pas suivi d’études supérieures, en particulier les services à la personne, la construction, certaines activités médico-sociales… En voici le détail par secteur.

 

Forte progression des services numériques et des services externalisés aux entreprises

Ces activités peu automatisables gagnent peu en productivité et restent fondées sur une main-d’œuvre majoritairement très diplômée. Ces secteurs seraient les plus créateurs d’emplois avec 50 000 emplois supplémentaires entre 2022 et 2030. Le respect de la stratégie nationale bas-carbone accentuerait de 60 000 postes les gains d’emplois de ces secteurs.

 

Maintien des services à la collectivité ou à la personne

Les services d’utilité collective liés à la santé, à l’éducation à l’action sociale, et les services à la personne devraient créer 40 000 emplois d’ici à 2030, qui s’ajouteraient aux 6 millions de postes aujourd'hui occupés dans ces activités. De manière comparable à la décennie passée, ces secteurs seront confrontés à une tension entre, d’une part la politique de maîtrise des dépenses publiques et d’autre part la montée en puissance des besoins structurels.

 

La construction portée par la reprise de l’investissement et la rénovation des bâtiments

Après un cycle baissier de près de dix ans et 80 000 emplois perdus depuis 2009, le secteur affichera une forte croissance. Il devrait créer 180 000 emplois entre 2022 et 2030. Dans le secteur bas-carbone, la construction sera encore plus dynamique avec 120 000 emplois supplémentaires au scénario précédent. Les exigences de réduction des émissions de gaz à effet de serre du bâtiment accélèrent la demande de rénovations.

 

Les activités commerciales, culturelles, et d’hébergement-restauration resteront marquées par la crise sanitaire

Les activités commerciale et d’hébergement-restauration sont parmi les plus pourvoyeuses d’emplois avec respectivement 3,8 millions et 1,3 million d’emplois avant la crise de la Covid. La crise sanitaire a durement touché ce secteur avec une perte de 60 000 emplois en 2020 et à conduit à 40 000 destructions de postes. Ces activités resteront au cours des prochaines années moins dynamiques que par le passé. Elles créeraient 80 000 emplois d’ici 2030.

 

Stabilisation de l’industrie, avec des disparités sectorielles importantes

La baisse tendancielle de l’emploi industriel s’est infléchie à la fin des années 2020 avant de se retourner à nouveau. Après trois années de hausse modérée (plus 80 000 postes entre 2017 et 2019), le secteur industriel a perdu à nouveau des emplois en 2020. Fin 2021, l’industrie n’avait pas retrouvé son niveau d’emplois de 2019. A l’horizon 2030, les gains de productivité des secteurs industriels conduiraient à une stabilisation de la part de l’emploi industriel à 10 % de l’emploi total. Cette évolution s’améliorera et sera en rupture avec la tendance passée de baisse continue depuis 1974 du poids de l’industrie dans l’emploi.

 

Repli anticipé de l’emploi dans la logistique, les transports et la finance

Deux secteurs verront leurs emplois se réduire. Il s’agit du transport-entreposage et de la banque-assurance.

Ces services d’intermédiation logistique et financière à destination des ménages et des entreprises, ont créé beaucoup d’emplois dans les années 2000 sous l’effet du développement du commerce en ligne pour la première, et de la globalisation financière pour la seconde. Il y a maintenant un fort risque d’automatisation de leurs process. Ainsi les gains de productivité pourraient faire plus que contrebalancer la progression de l’activité des services de mobilité et de logistique, conduisant à la destruction d’emplois de l’ordre de 50 000 entre 2022 et 2030.

 

Baisse continue de l’emploi dans l’agriculture et les services généraux de l’administration publique

Dans l’agriculture, secteur historiquement à forts gains de productivité, l’emploi continuera à se contracter dans la décennie à venir, et ne représentera plus que 2 % de l’emploi national en 2030, contre 3 % en 2019 et 4 % en 2000. Ce secteur agricole devrait perdre 35 000 emplois entre 2022 et 2030. Les services généraux de la fonction publique recouvrent essentiellement des effectifs attachés à des tâches administratives ou régaliennes dans la fonction publique centrale. Leurs effectifs sont supposés se réduire de 70 000 emplois au cours de la prochaine décennie.

 

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